mardi, juillet 25, 2006

Invitation à dîner

Le ding dong de la sonnette retenti.

Tout était prêt, petit apéritif au salon, lasagne au four, tiramisu au frigo. Large sourire de rigueur, j'ouvrai la porte pour accueillir Lina et Gérard. Après les salutations de convenance, je les conviais au salon.

Franchissant le pas de porte, je découvrais, pendu à la lampe du plafond, un corps suspende. J'étais apperement la seule à me rendre compte de ce dernier, mes invités tournaient autour de ce corps sans se préoccuper de celui-ci. je tournais donc autour de ce dernier sans jamais parvenir à découvrir son visage. Un peu stressée, j'invitais mes amis à rejoindre la salle à manger. En rentrant dans la pièce, là aussi un corps était suspendu. La réaction de mes invités ne changea pas. Nous mangions donc notre plat avec un corps suspendu au milieu de la table. Me sentant relativement mal et faisant part de mon malaise à mes invités, ces derniers une fois le dessert achevé décidèrent de me laisser.

Une fois la porte refermée, le coeur battant, je me dirigeai vers le salon. Lorsque je franchi le seuil, je découvrais le visage bleui de Gérard suspendu là. Puis je me rendait à la salle à manger pour découvrir le visage de Lina pendue et me regardant fixement.

Le lendemain, les journaux titraient : « découverte macabre à St.-Louis »

Je me réjoui, ce soir je reçois Marc et Olivia, j'espère qu'ils apprécieront...

Ce texte est inspiré d'un cauchemar et a été écrit pour un concours Parano.

dimanche, juillet 23, 2006

Qui je suis ?

On passe beaucoup de temps à se demander qui nous sommes... beaucoup de temps à prendre du recul pour mieux nous connaître. Par période l'estime est haute et puis elle sombre à nouveau. Je me demande donc souvent si je saurai un jour qui je suis.

Je le saurai sans doute déjà si je vivais dans un grotte, recluse avec pour seule compagnie mon moi. Personne ne viendrait alors bousculer mes idées et faire en sorte que je me remette en question. Je serai sûre de ce que je suis, une femme perdue dans une grotte avec des idées bien arrêtées. Mais ce n'est pas le cas.

Et puis ça veut dire quoi savoir qui je suis ? Savoir qu'elle est ma place dans la société ? Savoir que je fais partie des moutons comme tout le monde avec mon appartement, mes enfants, un mari et tout et tout ? Alors je ne pourrais jamais savoir qui je suis réellement, parce qu'on ne m'en laisse pas le temps. Parce que tout est fait pour que je ne puisse m'évader un instant et réfléchir. Le mouvement continu de la vie, partir, bosser, encaisser un tonne d'informations qui me choquent, m'enervent, me blessent et qui seront oubliées demain parce qu'il faut que j'avance, parce qu'on me sollicite sans cesse et que je n'ai pas le temps d'y réfléchir.

La seule chose dont je suis sûre sont les valeurs que l'on m'a transmises. Ma façon d'aimer, de détester, de donner et de recevoir. Tout cela réduit à la toute petite échelle de M.Pops noyée dans la masse.

Je ne saurai donc jamais qui je suis, mais je m'accrocherai à mes valeurs car elles ne devront jamais changer.



P.S. j'imagine que la personne qui m'a inspiré ce texte saura se reconnaître et je lui offre quelques BisouX...

mardi, juillet 18, 2006

Les petits pots de gelée

A chaque été son lot de standards esthétique... Le paréo n'est plus de rigueur, les fesses doivent être rebondies et plus plates, la poitrine plutôt petite au lieu de généreuse... Mais comment on fait alors si on est fashion victim ? On se fait opérer chaque hiver pour correspondre au standard de l'été ?

Je n'aime pas la piscine, je n'aime pas la mer, je n'aime pas les endroits ou je dois me balader en costume de bain. J'ai toujours l'impression d'être un pot de gelée au milieu d'une forêt de Monsieur et Madame muscle. Et bien cette année, je dis -M- à tout ça et je m'assume...

Et à ce moment là, un autre univers s'ouvre. Loin de moi l'idée de critiquer tout ce qui bouge pour me décomplexer, mais d'avoir un regard objectif. Et bien mesdames et messieurs, la plus part d'entre nous sont des petits pots de gelée... Certes, il y a toujours la blonde à forte poitrine, au bronzage parfait et aux abdos bien dessinés. Celle-là, elle fait baver les femmes et étrangement après son passage les hommes qui bronzaient leurs torses décident de faire bronzer un peu leurs dos. Et si on détourne les yeux de cette demoiselle et qu'on observe autour de nous, on découvre certains regards insistants, des regards qui mettent mal à l'aise, des regards sales, des regards envieux, des regards méprisants.

Et ben moi du coup... je suis contente d'être un petit pot de gelée...

vendredi, juillet 14, 2006

L'enfance...

Il y a dans les yeux de certains enfants quand ils découvrent quelque chose de nouveau ou lorsqu'ils ont une émotion quelque chose que j'envie. Et c'est à ce moment là que je regrette de ne pas être atteinte du syndrome de Peter Pan.

Mais qu'est-ce qui m'en empêche ? Je ne sais pas vraiment... Je peux tenter de redécouvrir le monde avec les yeux d'un enfant, m'attarder sur chaque mouvement autour de moi. La feuille qui tombe d'un arbre, la petite araignée (oui, encore elle) qui construit sa toile dans ma salle de bain, la fourmi qui va grimper sur mon bras pourrait être l'objet de ma curiosité. Alors mon ménage n'aurai plus d'importance, me gaver de biscuit au lieu de manger des légumes ne me gênerait nullement, inonder ma salle de bain en prenant un bain n'aurait plus de conséquence, me faire plaisir toute la journée serait mon leitmotiv. Tout cela semble très séduisant n'est-ce pas ?

Malheureusement, je ne serai plus jamais une enfant parce qu'à un moment j'ai acquis la connaissance, je n'aurai donc plus la chance de vivre cet état de grâce. Enfin, peut-être que je revivrai ces moments là lorsque vieille est sénile, j'aurai perdu le fil, mais je ne pourrai pas en profiter comme je voudrai.

Alors je me contenterai de vivre cette enfance par d'autres yeux que les miens. Par ceux d'une petite pousse à qui je dirai souvent de ne pas grandir trop vite...

mercredi, juillet 12, 2006

Calys

(voilà le premier texte que j'ai écrit, celui par lequel tout commence...)

Petite fille, j'ai toujours rêvé d'être quelqu'un d'exceptionnel, quelqu'un que l'on remarque. Mais je n'y suis jamais arrivée. Plutôt ronde, mal dans ma peau, j'ai toujours été l'amie, la confidente, celle à qui l'on tient, mais pas assez.

Je m'inventais alors de belles histoires d'elfes et de monstres sanguinaires. J'étais la reine d'un monde que j'avais nommé Calys.

Ils étaient moches mes elfes. Dotés de grandes oreilles pointues qui retombaient le long de leurs visages fin et marqués par de nombreuses guerres. Mes fées étaient moches elles aussi, vieilles, ongles de sorcière, les cheveux vert et un nez en forme de patate. Nous étions tous égaux ainsi, seul la beauté de nos coeurs et de notre âme était notre force. Rien n'était beau, ni les fleurs, ni le ciel, ni l'eau, ni rien.

Je l'aimais ce monde, j'aurai tout donné pour y vivre. Et c'est ce que j'avais fait !

Petit à petit, j'avais passé plus de temps à rêver, et les personnages qui m'étaient proche ont commencés à me rejoindre dans la réalité.

D'abord par leurs voix. Ils me donnaient leurs avis sur les gens que je rencontrais, insistaient sans cesse pour que je les rejoignent pour m'occuper des affaires courantes de Calys. Comment pouvais-je aller travailler alors qu'à Calys il régnait un climat de terreur et que mes citoyens me réclamaient afin que je leur apportent mon aide.

Puis, ils étaient apparus hors de mes rêves. Un jour, alors que j'étais plongée dans mes dossiers, Tima, fée noire réputée de Calys m'est apparue. C'était une femme respectée par mes disciples. Cheveux rouge auquel étaient mélangé de longues et larges mèches noires. Son visage avait été lacéré lors d'une cruelle bataille, ils n'avaient même pas épargné ses yeux et l'avaient rendue aveugle.

Elle était venue me demander de choisir et m'avait donné un parchemin avec une formule à lire. Elle m'avait averti qu'aucun retour ne serait possible. Une fois que la formule serait lue, je les rejoindraient définitivement et prendrais possession de mon rôle de reine éternellement. Je n'avais pas hésité, rien ne me retenait ici.

J'étais donc à la tête de Calys, le monde que j'avais créé. Jeune monde cependant, il n'avait que 15 ans. Fait de terres brûlées, de sombre marrais et de fleurs fanées. Lorsque les journées étaient calme, il y régnait une atmosphère pesante, des éclaires montaient vers le ciel en continu, nul arc-en-ciel, nul soleil, nul couleurs pastels n'avaient jamais vu le jour sur Calys.

Laide, le dos voûté, la peau sombre, sèche. Seul le bleu de mes yeux avait résisté à la métamorphose. Le regard froid, cerné de noir et de rides, je me battais chaque jour épée à la main contre les misérables qui voulaient nous anéantir.

Qui étaient nos ennemis ? Des êtres humains, d'une beauté à faire pâlir les anges. Ils venaient pour moi, ils savaient que si je périssais, Calys disparaîtrait. Ils ne supportaient pas toute cette laideur qui m'entourait. Nous nous défendions avec acharnement contre eux, avec pour seules armes, notre coeur, notre volonté, notre courage, la magie et des armes rouillées enduites de poison.

Mais voilà que depuis quelques temps ils arrivaient à prendre le dessus. Nous n'arrivions plus à faire face aux superbe jardins qu'ils plantaient. Leurs forêts aussi nous posaient problème. Ils arrivaient à les rendre denses et vertes. Il nous fallait des jours afin d'en venir à bout. Et lorsque nous arrivions enfin au coeur de ces forêts, nous faisions face à des elfes d'un blond chatoyant et d'un charme ravageur, mais sans aucune pitié pour notre laideur.

Je me suis sentie submergée, je ne savais plus que faire pour lutter. Mes disciples sentaient ma faiblesse et commençaient à perdre espoir. je dois avouer que je me sentais lasse.

Peut-être était-il temps pour moi de céder ma place ?

J'avouais donc à mes disciples ma faiblesse et leur demandais d'élire un nouveau dirigeant.

Une joute avait été organisée et les différents être que j'avais créé se présentaient, exprimant leur idées, montrant leur force et nous faisant part de leurs tactiques.

Acla, maîtresse de l'ombre me semblait la plus adaptée à ce genre de poste. Elle était vive d'esprit, manipulait la magie comme personne sur Calys. J'étais certaine qu'elle les méneraient avec force et honneur et qu'elle les conduiraient à la victoire.

J'avais la chance d'être aimée par mon peuple, ils ont su écouter mes désirs, mes craintes et lire dans mon coeur. Ils ont donc choisi Acla.

Acla était un être d'image terne, de long cheveux noires cachaient son visage, ses yeux d'un rouge vif, vous glaçaient le sang. Elle à su faire preuve de beaucoup d'habilité, a su les convaincre et a été saluée par une salve d'applaudissement le jour de la passassion de pouvoir.

Je me vois encore lui poser ma couronne sur sa tête et resentir cette forte douleur dans mon coeur. Une souffrance que je n'avais jamais connue jusqu'alors. La douleur me tordant et me pénétrant si fort que j'en perdais conscience.

Au réveil, d'un sursaut je pose ma main sur ma poitrine en ayant peur que cette douleur soit encore là. Je m'entends dire d'une douce voix qu'il ne faut pas que je m'inquiète, que maintenant tout va aller mieux. Cette voix m'est connue, proche, mais je ne me rappelle pas le visage auquel il se rapporte. Je me retourne, et découvre deux personnes. Un homme et une femme. Se sont ma mère et mon père. Mais ou suis-je ? Leur visage est transformé par la joie, de grosses larmes coulent le long de leurs joues. Ils m'ont retrouvées.

M'a t'on aimée et attendue ? Suis-je donc exceptionnelle pour quelqu'un ?

lundi, juillet 10, 2006

Laura

(celui-là est long... pardonnez-moi, mais j'apporte à ce texte une affection toute particulière... arriverez-vous au bout ?)


Le revoilà ce vieux routier bedonnant à l'aspect répugnant, elle savait déjà qu'en lui apportant sa bière, il en profiterait pour lui mettre la main aux fesses et qu'il lui ferait une remarque sur la fermeté de ces dernières. Elle ne pourrait par se défendre parce que son patron derrière le bar la surveillait, et comme il dit toujours :

- “le client est roi ma chère Laura et ils ne sont pas si méchant que ça ces routiers, ils ont juste besoin de ce détendre !!”.

Voilà donc sa vie, un motel miteux ou elle ne rencontre jamais personnes d'intéressant et ou on la traite comme une moins que rien. A t'elle le choix ? Il faut bien gagner de l'argent pour pouvoir survivre.

Elle est blonde, un corps plutôt athlétique mais son visage est déjà marqué par une vie difficile. Elle n'a pourtant que 25 ans et on devine déjà quelques rides. Pas les rides du sourire qu'on a au bord des lèvres, mais celles du soucis et de l'angoisse que l'on a aux coins des yeux et sur le front. D'une silhouette habituellement fine, on voit maintenant apparaître ce petit ventre rond qui caractérise les femmes enceinte. Personne ne l'a encore remarqué ce ventre. Elle attend de revoir le père de son enfant pour en parler. Imaginer une grossesse seule dans cet endroit lui fait froid dans le dos.

Mais quand le reverra t'elle ? Lui aussi est routier, les camions, c'est toute sa vie. Camionneur de père en fils dans sa famille et c'est une fierté pour lui. Il lui a promis un avenir merveilleux, promis de la sortir de ce motel hideux pour vivre heureux et oublier tout ce qu'elle a dû subir jusque là. Cette grossesse c'est un accident, bien qu'elle ne l'ai pas revu depuis qu'elle a appris son état, elle n'a jamais imaginé un instant avorter ou abandonner son bébé. Ce bébé est l'espoir d'une vie meilleure, si personne ne l'aime, elle obtiendra de ce petit être tout se dont elle a rêvé. Même si la vie est dure, même si son homme l'abandonne. En attendant de le revoir, elle travaille de nuit. C'est la seule place qu'on lui a proposé et il fallait maintenant qu'elle pense à ce petit être qui grandit en elle, il lui faut une hygiène alimentaire correcte et de l'argent pour assurer les frais médicaux.

Ce soir, après son énième passage au toilette pour aller vomir une surprise l'attend. Accoudé au bar, le regard vide Tom est là. Son sang ne fait qu'un tour, son coeur bat vite, trop vite d'ailleurs. Malgré son envie de traverser la salle en courant pour lui sauter au cou, Laura s'approche de lui à pas de loup, lui pose ses deux mains sur les yeux et lui murmure à l'oreille un doux “c'est qui ?”. Ce dernier se retourne et l'étreint si fort qu'il lui coupe presque le souffle. Elle en est convaincue, ils seront heureux. Tom passe la soirée au bar en attendant que Laura termine son service. Lui aussi doit tenter de garder son calme lorsque les clients draguent ouvertement et lourdement celle qu'il aime. Son service terminé, ils vont enfin pouvoir se retrouver seul dans l'appartement de Laura. Un appartement très modeste rempli de bibelots divers que Laura affectionne particulièrement. Il y en a tellement, que Tom passe son temps à les heurter et à les faire tomber. De vieux rideaux verts pendent aux fenêtres, sales et rongé par les miettes, ils pendent négligemment, en les regardant, on a l'impression qu'ils peuvent se décomposer à tout moment. Malgré cet inconfort, Laura a su apporter une certaine chaleur à cet endroit, on s'y sent bien.

A peine rentré, Tom se met à embrasser Laura, à la caresser, ses intentions sont claires et il le lui fait remarquer en l'entraînant vers la chambre. Cette dernière dirige ses mains afin qu'elles ne passent pas sur son ventre. Il reconnaîtrait son corps entre mille les yeux bandés.

Gentiment, elle le repousse et lui dit qu'elle a une nouvelle à lui annoncer. Étrangement, les traits de Tom se durcissent, Laura est inquiète de ce changement d'attitude, elle ne l'a jamais vu ainsi. Elle se lance donc, quoi qu'il arrive, il faut qu'elle le lui dise. Son début d'explication est très confus, Tom se met un peu en colère et lui demande d'en venir au fait. Laura s'exécute, la sentence tombe :

- “Tom, tu va être papa”.

Ce dernier semble anéanti par cette nouvelle, il ne parle pas et se terre, le visage dans ses mains il respire de plus en plus fort. Laura voit les mouvements de sa poitrine s'amplifier et se sent tout à coup peu rassurée et inquiète de cette réaction. Après tout, ils s'aiment, non ? Un enfant est la chose la plus merveilleuse qu'il peut arriver dans la vie de quelqu'un. Tom se relève lentement et se retourne vers Laura. Ces joues sont creusées par la colère, ces yeux sont devenus sombre et elle commence à avoir peur. Il ne lui dit rien, il l'a regarde froidement et commence à s'avancer vers elle d'un air menaçant. Laura prise de panique, se lève à son tour et essaie de l'éviter. Il la suit, sans un mot. Il cherche apperement le contact. Plus elle s'enfuit, plus il semble devenir fou. Il fini par se jeter sur elle. Laura l'évite de justesse et se dirige vers la porte d'entrée. Tom se met à hurler :

- “reviens !!! reviens ici toute suite”.

Elle se met à courir, dévale les escaliers. Derrière Tom hurle toujours. Arrivée à la porte d'entrée de son immeuble, elle peine à l'ouvrir, elle lutte contre la panique et fini par ouvrir cette fichue porte et se précipite dehors. Si apeurée qu'elle en oublie la route. Un grand bruit de freins se fait sentir, Laura tourne la tête et voit 2 grands phares se diriger sur elle.

- “AAAAAAAAAHHH !!!”

Laura se réveille en sueur, s'assied dans son lit et regarde autour d'elle pour se rassurer. Elle est chez elle, tout ceci n'était qu'un cauchemar. Pixi sont petit bichon est à côté d'elle, il lève la tête un instant, l'a regarde bizarrement, puis repose sa tête sur le duvet et se rendort. Après s'être levée pour boire un verre d'eau et se changer les idées Laura retourne dans son lit et se rendort à ses côtés.

C'est un doux rayon de soleil qui vient réveiller Laura quelques heures plus tard. Elle aime se réveiller ainsi, caresser un instant ses draps de satin pour en sentir la douceur et ouvrir les yeux. Une nuit vraiment pénible et étrange se dit-elle en se regardant dans le miroir de sa luxueuse salle de bain. De légères cernes viennent orner son regard bleu perçant.

- “Une bonne douche, un bon petit déjeuner et il n'y paraîtra plus. Et si vraiment elles sont toujours là, rien de tel qu'une légère touche de fond de teint qui fera des miracles” se dit-elle.

Un gros procès l'attends aujourd'hui et elle ne doit absolument pas se montrer faible. Lorsqu'on est avocate, tout doit jouer à son avantage. L'air sûre, la tenue adéquate et l'attitude d'une battante. Laura a toujours eu le goût sûr et l'art et la manière de se mettre en valeur. C'est une belle femme et elle aime passer du temps a s'occuper de son corps.

Comme prévu, le procès a été difficile, elle a dû se battre, mais, il semblerait que tout joue en sa faveur. Pour ce changer les idées, un bon petit plat au restaurant de la plage avec son amie lui fera le plus grand bien. Arrivée au restaurant, Juliette l'attends déjà. Son amie depuis toujours et comme à son habitude en avance. Après les “salut, ça va ? “ de circonstance, Laura ressent le besoin de raconter à son amie son étrange rêve. Toutes deux rient aux larmes d'imaginer que Laura puisse se rêver dans une tel situation. Laura n'est pas devenue riche grâce à sa profession, ses parents avaient une fortune colossale et elle n'a jamais manqué de rien. De plus, Laura refuse de tomber enceinte pour l'instant, c'est une femme de carrière et si elle a un enfant, ce ne serait sûrement pas avec un routier, son père en ferait une crise cardiaque !

Une journée bien difficile se termine. Après la dernière ballade de Pixi, le rituel du démaquillage, massage faciale, crème diverse sur le corps et masque de nuit, tout deux vont se coucher. Laura s'endort dans ses rassurant draps de satin.

Un souffle la réveille, elle ouvre péniblement les yeux et découvre le visage de son médecin !

- “Docteur Delanoy ? Mais, que faites-vous là ?”

Ces mots résonnent dans sa tête, elle a de la peine a articuler. Le Docteur se lance dans une longue discussion, mais elle ne perçoit pas ces propos, rien n'a de sens. Des : “je suis content de vous retrouver !”, “restez éveillée”, “Tom est là”, “le bébé n'a rien” s'entremêlent, elle entends, mais ne comprends pas. L'image qu'elle perçoit devenant plus claire, elle regarde autour d'elle. Une chambre d'hôpital, grise, avec une toute petite fenêtres d'ou l'on voit les immeubles d'en face. “toc, toc”. Laura tourne la tête et voit la porte s'ouvrir légèrement. Encore une surprise ? Qui peut bien venir. Qui est derrière cette porte ? Tom apparaît lentement, le visage blême. Laura met du temps à le reconnaître sa vision est encore trouble. Soudain, tout lui revient en mémoire, l'accident, Tom la poursuivant. Elle panique, mais se sent trop faible pour lutter. Alors, qu'elle entends le médecin la supplier de ne pas se rendormir et de rester avec eux. Laura ferme le yeux et sombre.

Encore un matin difficile pour Laura, ses rêves commencent à l'inquiéter. Devient-elle folle ? Elle qui d'ordinaire passe des nuits calme et surtout longue se retrouve réveillée à 4h00 du matin avec cette drôle de sensation. Cette sensation qui va la poursuivre toute la journée pendant ses activités et bien au-delà. Laura va passer une semaine à rêver de son double et de sa vie minable, enceinte d'un routier, qui finira par l'abandonner une fois qu'il saura qu'elle va mieux. Elle se décide à prendre rendez-vous chez le médecin. Son amie Juliette l'accompagne. Juliette est apperement la seule à comprendre ses inquiétudes. Tout les gens à qui Laura en a parlé rient en l'entendant et font des plaisanteries sur sa santé mentale. Le Dr Delanoy, la reçoit donc un mardi matin à 9h30. Ce dernier lui demandant ce qu'il peut faire pour elle, elle commence par lui dire :

- “Docteur, j'ai rêvé de vous !”.

Ce dernier amusé, dissimule un sourire et essaye d'en savoir plus. Laura lui raconte alors sa vie rêvée, le fait qu'elle n'arrive plus à assumer son travail parce qu'elle est obnubilée par ses rêves. Elle a même dû sortir de la salle en plein procès parce qu'elle n'arrivait plus à se concentrer et quelle entendait dans sa tête la voix de son médecin qui lui disait

- “réveillez-vous !”.

Laura ne mange plus, se laisse aller et sa famille s'inquiète. Le Dr Delanoy reste impassible devant ses explications et laisse parler Laura pendant une bonne demi-heure. A la fin de la consultation, ce dernier lui explique avec toute la diplomatie d'un bon médecin, qu'il faut peut-être qu'elle prenne ses responsabilités. Qui sait, elle a peut-être des désirs enfouis et il faut qu'elle fasse un travail sur elle même. Il lui prescrit des somnifères afin de lui permettre de dormir un peu plus et de malgré ses rêves, se reposer et chercher à savoir ce qu'elle veut vraiment et surtout, comprendre ce que ses rêves signifient. Laura d'abord offusquée par les propos de son médecin, se résigne à prendre les somnifères prescrits. Comment a t'il osé lui demander de prendre ses responsabilités ! Elle qui depuis toujours avait respecté les règles. Études réussies avec mention très bien, une vie dont beaucoup rêvent et qui lui permet de s'acheter des ensembles Valentino, de passer 2 fois par semaine chez le coiffeur, de ne jamais se poser de question quant à son avenir et de manger tout les jours dans les plus grand restaurants. Comment veux t'il qu'elle assume mieux sa vie que ça ! Le rituel d'avant le couché effectué, elle se couche aux côtés de Pixi, avale son somnifère et s'endort.

- “Ah ! Vous revoilà parmi nous !”

Le Dr Delanoy semblait être satisfait de la voir.

- “Apperement le traitement qu'on vous a administré et l'hypnose font leurs effets ! Laura écoutez-moi attentivement, c'est très important, vous êtes maintenant à 6 mois de grossesse, si vous voulez que votre enfant aie une mère, il faut vous soigner ! ”.

Le Dr Delanoy se lance d'en de vagues explications, lui disant qu'il sait que sa vie est difficile, qu'elle a eu un gros choc avec sa grossesse et le fait que Tom l'aie abandonnée, mais qu'il est temps pour elle qu'elle prenne ses responsabilités ! Que c'est une chose qui peut arriver, avec toutes ses hormones de grossesse !. Laura manifestement perturbée par les mots du médecin, ne comprends pas ce que ce dernier veut lui faire comprendre. La seule chose qu'elle sait, c'est qu'elle se sent mieux quand elle dort. Et les médicaments qu'il lui donne l'empêche de dormir. Pourquoi veut-il à tout prix qu'elle ne dorme pas. Pourtant le repos est salutaire, et elle se sent si lasse, perdue, dans le vague. Tout ce qu'elle regarde ou entends lui paraît tellement flou, et puis, c'est quoi cette histoire de responsabilités ! Si elle n'avait pas été responsable, elle aurait avorté et n'aurait jamais rien dit à Tom. Ce dernier ne l'aurait pas abandonnée et elle serait heureuse maintenant. Malgré la colère qui l'envahit, elle se sent sombrer à nouveau dans un profond sommeil.

Laura se réveille à nouveau fatiguée. Aucune réponse dans son rêve. Cependant, elle trouve suspect cette histoire de réalité et le fait que le Dr Delanoy se trouve dans ses rêves et dans la vie réelle. Mais qu'est-ce que tout cela veux bien dire. C'est décidé, elle part en retraite dans sa maison de campagne. Le calme et l'air de là-bas l'aideront. Après quelques heures de voiture la voilà arrivée dans son petit paradis. Un jolie petite maison avec des pierres apparentes et du lière grimpant le long des murs dont elle a hérité d'un de ses oncles. Derrière la maison se trouve une petite piscine en forme de trèfle, elle a toujours trouvé ça étrange, mais très original.

A peine arrivée, elle saute dans son maillot de bain et s'allonge au bord de la piscine. La voilà en pensée à présent, les questions sans réponses défilent dans sa tête et toutes restes sans réponses, il faut qu'elle les gèrent l'une après l'autre et qu'elle leur trouve un réponse. Elle se met alors à les écrire et à y répondre.

Journal des questions :

1.Suis-je responsable ? - Oui !

2.D'où me viennent ces rêves ? - Sans doute de la fatigue et du stresse accumulé.

3.Ont-ils une réelle signification ? - Je ne le sais pas encore, mais je ne vois rien qui puissent m'aider à avancer et rien à retirer de ces rêves.

4.Pourrais-je m'identifier à cette vie rêvée ? - Non, j'ai dans mes rêves la même ténacité, j'ai l'impression d'être moi, mais ce n'est pas ma vie.

5.Y à t'il quelque chose de positif dans ces rêves ? - L'enfant que j'attends....

Laura fatiguée par toute ces questions s'endort sur ses notes. Elle ressent une drôle de sensation. Tout est noir autour d'elle, elle garde les yeux fermés. Est-ce pour ne pas révéler qu'elle est réveillée et ainsi rester tranquille sans être assaillie par le médecin ou les infirmières qui lui parlent, la questionnent et essaient de la tenir réveillée. Non, pas vraiment. Elle ressent un instant de bonheur, une lueur d'espoir dans sa vie. Elle le sent lui. Une vie est en elle et se manifeste, elle sent des mouvements allant de gauche à droite et des sursauts. A t'il le hoquet ? Est-ce normal ? Prise soudain d'une angoisse, elle ouvre les yeux et appelle une infirmière. Cette dernière arrive en courant. Laura lui explique ses craintes avec beaucoup de stresse dans la voix. L'infirmière lui propose donc de lui faire entendre les bruits du coeur de son bébé.

Un gel froid est étalé sur son ventre, l'infirmière tient dans la main un petit appareil relié à une petite sonde. Elle pose alors ce drôle d'appareil sur son ventre et effectue des mouvements circulaires. Soudain, au milieu des grésillements de l'appareil, on entends un rythme rapide et régulier.

- “Le voilà, c'est son coeur qui bat” dit l'infirmière.

Laura en est fortement émue, mais il lui semble que ce petit coeur bat très vite et elle s'en inquiète. L'infirmière la rassure en se lançant dans une longue explication. Laura n'en retiendra rien. Après avoir entendu “c'est tout à fait normal”, elle se concentre sur ce coeur qui bat. Elle aurait voulu que cet instant dure toujours, mais toutes ces émotions l'ont rendue faible, voilà que tout devient noir...

C'est la sensation de froid qui réveille Laura. Il est difficile pour elle d'emmerger de ce rêve, ses réveils deviennent vraiment plus pénible à chaque fois. En ouvrant les yeux, elle constate qu'il fait nuit. Elle a dû dormir longtemps mais comment est-ce possible que ce rêve si court lui aie pris autant de temps. Après avoir préparé un canard à l'orange, elle s'installe à la table de la salle à manger avec un bon verre de vin et reprends ses notes.

6.Pourquoi ces rêvent se suivent-ils ? - sans doute parce que je le désire

7.Pourquoi je le désire ? - Peut-être y a t'il une fin et j'en serai enfin débarrassée !

8. Après le rêve de cet après-midi, envies-tu Laura ? - Oui, j'aurai voulu vivre cet instant magique.

9.Es-tu Laura ? - Peut-être...

Les deux dernières réponses la trouble énormément. Laura pose son crayon et décide de se lever et d'aller faire la vaisselle. Sa tête tourne un peu, elle ne se sens pas très en forme et pense avoir abusé un peu du vin. Elle arrive en vitesse à la cuisine, dépose les assiettes sur l'évier et s'efface brutalement, sa tête heurte le sol elle reste là, sans connaissance.

Une forte douleur la transperce de part en part. C'est très douloureux, presque insoutenable, mais ça semble s'atténuer. Cherchant de l'aide, sa vision s'éclaircit et elle se découvre les pieds dans les étriers, quatre personnes habillées de bleu avec un masque sont autour d'elle. L'un d'eux baisse son masque, c'est le Dr Delanoy.

- “Ça y est Laura... on y est, vous allez accouché d'un instant à l'autre, je suis content de vous voir parmi nous en cet instant. Soyez forte, ne repartez pas. Cet enfant à besoin de vous !”.

Laura ne saisi pas bien la fin de sa phrase une contraction vient annihilé sa capacité d'écoute. Laura crie, jamais elle n'avait eu si mal. Une infirmière lui dit fermement de pousser, de donner tout ce qu'elle a pour faire sortir cet enfant. Laura a envie de la gifler, peut-elle comprendre sa douleur cette vieille taupe ! La contraction s'estompe et Laura a un instant de répit. Une nurse entre dans la pièce avec un petit pyjama, et s'adresse à Laura :

- “on voit la tête, votre enfant à des cheveux ! Encore une poussée et vous pourrez le tenir dans vos bras”.

La voilà cette dernière contraction, il va falloir qu'elle lutte. Elle se bat de toute ses forces et soudain aperçoit son enfant. L'effort qu'elle a dû subir et le manque d'oxygène font sombrer Laura dans un coma.

- “Aïe, ma tête...”

Laura regarde autour d'elle et y voit sa cuisine, les assiettes sur l'évier et se souvient de ce qui c'est passé. Zut, elle c'est réveillée trop tôt. Elle n'a pas pu voir son enfant, n'a pas pu le tenir dans ses bras.

Soudain tout commence à prendre une autre dimension. Elle ressent de l'amour pour un rêve !!! Elle se met à pleurer, se sent perdue et reste ainsi une bonne heure. En se relevant, elle regarde autour d'elle, se sent seule et se pose une dernière question.

- “Suis-je vraiment heureuse ?”.

Laura d'un pas décidé se dirige vers de la salle de bain, prends les somnifères que lui a donné le Dr Delanoy et vide le contenu dans sa bouche avec une bonne rasade de vin. Elle part ensuite se coucher. Le processus d'overdose se met en route, elle se met a convulser, elle qui pensait que c'était facile et qu'elle s'endormirait, découvre ce qu'est l'horreur de la mort par surdosage de médicament. Elle vomi, souffre, mais reste convaincue qu'elle prends la bonne décision. S'affranchit-elle de sa vie ? Est-ce le prix à payer pour guérir ? Vomi t'elle le mal qui est en elle ? Après énormément de souffrance, Laura se sent enfin partir. Une voix lointaine se fait sentir. Cette voix lui parle de son enfant. Elle sait qu'il est en bonne santé, qu'il est parfait en tout point. Laura se laisse aller et quitte lamentablement sa vie. Son visage est crispé par la souffrance et il se dégage de son corps une odeur nauséabonde. Tout autour d'elle n'est que chaos. La voix qu'elle entendait s'éclaircit, devient plus proche et murmure à son oreille :

- “ouvrez les yeux Laura, regardez, c'est une fille !!! Comment voulez-vous l'appeler ?”

Elle s'entendit répondre :

- “Sarah”

L'araignée

C'est en me livrant à la cruelle tâche d'éliminer de mon habitat cette immonde arachnide, que je me suis livrée à cette réflexion. Elle, repoussante, poilue, terrifiante à fait cesser de battre mon coeur une seconde rien qu'en posant mon regard sur elle. Même si je suis sûre que cette demoiselle n'aurait pas laissé indifférent un petit mâle.

Son but était sans doute de chercher un coin tranquille où elle aurait tissé sa toile. Chemin faisant, elle se serait nourrie de pauvres victimes qui seraient venu s'y coller. Elle aurait vécu sa courte vie, en éliminant ses rivales, en protégeant son nid et aurait fini par engendrer sa descendance avant de finir sa pauvre petite vie et de sécher dans un coin de ma salle de bain.

En y réfléchissant, je suis, à ma façon, moi aussi une petite araignée. Mes ennemis ne sont sans doute pas aussi franc que les siens. Mais j'aspire moi aussi à tisser ma toile dans un petit coin confortable et y vivre pleinement jusqu'à ce que l'on m'emporte. Il y a tout de même une différence de taille entre elle et moi, si elle avait été à ma place, elle n'aurait sans doute pas ressenti le remord de son geste.

Il va falloir que je soigne cette phobie, parce que je ne suis rien d'autre qu'une petite araignée dotée d'une conscience.

Bienvenue...

Je me suis découverte dernièrement une passion pour l'écriture. Moi, qui n'ai aucun talent artistique, je découvre ce plaisir.

Manquant parfois d'inspiration, malgré l'envie d'écrire, je me retrouve souvent dans l'impasse. C'est donc pour pallier à ce manque, que j'ai décidé de coucher sur papier mes réflexions. Car elles, elles sont nombreuses !!! Sans doute délirante, n'importequoitesque, je ne pense pas que la lecture de ces dernières vous apportera quoi que se soit.

Mais j'avoue que ça m'embête énormément de n'écrire que pour moi. J'ai envie d'être critiquée, malmenée, c'est la seule manière pour moi d'évoluer dans l'écriture.

BisouX à vous. (oui, sur ce blog les bisoux n'ont pas de "s" final mais un "x" et c'est comme ça.)

Bonne lecture et soyez constructif...